Réditec en régions

REDITEC, UN ANCRAGE NECESSAIRE DANS LES REGIONS
L’ensemble des transitions et les enjeux économiques que nous avons à affronter sont tels qu’ils appellent à nous rapprocher les uns des autres sur le terrain du réel afin de pouvoir mieux échanger, partager nos expériences et nos analyses, mais aussi imaginer ensemble des actions concrètes orientées vers les territoires et leurs spécificités. Il est donc primordial que l’association s’ancre davantage dans les régions afin que nos membres actifs puissent vivre leur adhésion plus concrètement, c’est-à-dire au-delà de notre Foyer qui reste bien sûr le poumon de notre association. Ce pari difficile, car nous sommes toutes et tous bénévoles alors que nous occupons des fonctions lourdes en termes de responsabilité, est en passe d’être gagné. A ce jour nous comptons déjà pratiquement 6 antennes régionales RÉDITEC en activité, autonomes et dynamiques :
- RÉDITEC AURA animée par Sylvain Beguin,
- RÉDITEC PACA animée par Yves Giacalone,
- RÉDITEC Île-de-France animée par Julien Poussardin,
- RÉDITEC Pays de Loire animée par Régis Vasseur,
- RÉDITEC Nouvelle-Aquitaine animée par Yvon Trébout et Vincent Robert
- RÉDITEC Grand Est animée par Julien Achaintre et Joseph André
Et très bientôt RÉDITEC Haut-de-France et RÉDITEC Occitanie vont rejoindre ce formidable élan.
Afin de pouvoir bien nous coordonner, dans l’idée que les régions puissent ainsi dialoguer entre elles ou mener des projets communs, nous proposons de créer un conseil national des Régions de l’association rassemblant les membres du bureau et les référents régionaux. Ce Conseil se réunirait 3 fois par an et le tout premier se tiendrait à la rentrée de septembre 2025.
La vitalité et la solidité d’une association passent par son ancrage dans les territoires, son agilité et sa force passent par sa capacité à dialoguer du bas vers le haut et du haut vers là-bas.
C’est ce que nous sommes en train de réaliser.
Jean-Rémi Baudonne, Président.
Région Grand-est

La réunion du 28 mai 2025 du groupe de travail REDITEC GRAND-EST a réuni les représentants de structures culturelles autour des thématiques du recrutement, de la formation, des besoins techniques partagés et de la transition écologique. Elle a permis d’identifier les obstacles rencontrés dans les pratiques professionnelles du secteur du spectacle vivant et d’esquisser des pistes d’action concrètes.
Recrutement et ressources humaines
Le groupe de travail souligne une tension accrue sur le marché du travail dans le spectacle vivant, particulièrement pour les postes techniques permanents. Les structures constatent un déficit de candidatures compétentes, ce qui entraîne des difficultés dans la stabilisation des équipes. La réticence à rejoindre des structures aux statuts tant publics qu’associatifs est évoquée, ainsi que la complexité des typologies de contrats liés à ces statuts.
France Travail (ex-Pôle Emploi) est perçue comme un partenaire de plus en plus utile, bien que les dispositifs et leurs dispositions restent à expliciter et restent à améliorer. Un besoin d’accompagnement renforcé pour la gestion des ressources humaines est exprimé, notamment sur le volet juridique, les parcours de formation individualisés et l’attractivité des postes.
Formation et mutualisation
La formation reste un enjeu majeur. Les structures réclament des dispositifs souples, co-construits avec les organismes de formation et adaptés aux spécificités techniques et artistiques du secteur. Il est proposé de renforcer les coopérations inter-structures pour optimiser les plans de formation et mutualiser les sessions.
La question du CPF (Compte Personnel de Formation) est peu maîtrisée par les salariés permanents et souvent inadapté aux rythmes de travail des intermittents. Une réflexion est engagée sur des dispositifs de financement alternatifs et collectifs.
Outils partagés et logiques de filière
Plusieurs structures évoquent la nécessité de partager des matériels (comme des machines, du parc lumière, du backline ou éléments scéniques) afin de réduire les coûts et les redondances. Cette dynamique est encouragée par les logiques de filière territoriale.
Des plateformes régionales de prêt ou de mise à disposition d’équipements sont suggérées, avec l’idée de formaliser des conventions de coopération
Transition écologique
Les enjeux environnementaux sont de plus en plus intégrés dans les périmètres des directions techniques : réduction de la consommation énergétique, durabilité des équipements, réflexion sur les déchets issus de la production et de la scénographie. Cependant, les moyens pour accompagner cette transition sont encore limités. Un appel à soutien des collectivités est formulé, pour favoriser les investissements dans des équipements durables et encourager les pratiques sobres.
Un besoin d’outillage méthodologique est aussi exprimé : fiches pratiques, retours d’expérience, bilans carbone partagés, etc.
Prochaines étapes
Les participants souhaitent ancrer ce groupe de travail dans la durée, avec des temps réguliers d’échange. Une réunion thématique sur la gestion des fins de vie du matériel scénique est proposée. Le lien avec le projet de ressourcerie régionale (cf. deuxième partie ci-dessous) est explicitement mentionné comme un levier concret de transformation écologique du secteur.
- Projet de Ressourcerie du spectacle vivant – Hervé Vincent
Ce document présente une proposition structurée de création d’une ressourcerie régionale dédiée au secteur du spectacle vivant, portée par plusieurs acteurs réunis autour de la dynamique Réditec Grand Est.
Contexte et enjeux
Face à la crise écologique, aux contraintes budgétaires, à la rareté des ressources et à la nécessité de repenser les modes de production, le secteur du spectacle vivant s’interroge sur son rapport à la matière, à l’objet et à la durabilité de ses pratiques.
La ressourcerie répond à plusieurs défis :
- limiter le gaspillage de matériaux et de scénographies jetées après usage ;
- proposer des alternatives à l’achat systématique de neuf ;
- structurer une filière de réemploi professionnelle et adaptée aux besoins spécifiques du spectacle vivant.
Ce projet s’appuie sur des initiatives existantes, souvent locales et bénévoles, qui manquent d’un cadre stable, mutualisé et pérenne.
Objectifs de la ressourcerie
Le projet vise à créer un lieu ressource à l’échelle régionale, articulé autour de quatre grandes fonctions :
- Collecte et tri de matériaux (bois, tissus, structures, éléments de décor, etc.) issus des théâtres, festivals, musées, écoles d’art…
- Stockage et valorisation : entreposage organisé, avec fiches de traçabilité, contrôle qualité et logique de «bibliothèque de matériaux».
- Redistribution : mise à disposition gratuite ou à bas coût pour les professionnels, structures culturelles, écoles, compagnies…
- Accompagnement et formation : ateliers sur le réemploi, assistance technique, accompagnement aux démarches d’éco-conception, etc.
La ressourcerie fonctionnerait comme un outil au service de la filière, avec un ancrage territorial fort, en lien avec les structures partenaires.
Modalités de mise en œuvre
Le modèle économique envisagé est hybride :
- subventions publiques (Région, État, collectivités locales) pour l’investissement et le fonctionnement de base ;
- participation des usagers (cotisations, dons de matériaux, services payants à faible coût) ;
- partenariats avec les institutions culturelles, les réseaux techniques (Réditec, Agence culturelle Grand Est), et les associations environnementales.
Le lieu idéal devrait être facilement accessible en région (nœud de transport), suffisamment vaste, et équipé pour accueillir à la fois du stockage, des ateliers de construction/réparation/transformation et des temps de formation.
Pistes d’actions immédiates
Le groupe projet propose :
- un recensement régional des besoins (via enquête ou cartographie) ;
- un appel à manifestation d’intérêt pour identifier un lieu d’implantation ;
- la construction d’un cahier des charges technique et fonctionnel ;
- la mise en réseau d’initiatives existantes pour poser les bases d’une gouvernance collective.
Le projet se veut pragmatique, évolutif et co-construit. Il se place dans la logique de l’économie circulaire, mais adaptée aux réalités du spectacle vivant : exigence artistique, temporalité des productions, contraintes de tournée.
Région IDF

Un lundi pas comme les autres… au Théâtre du Vieux Colombier
C’est dans la cour ombragée, cadre intimiste et élégant du Théâtre du Vieux Colombier de la Comédie-Française, qu’a eu lieu, lundi 28 avril, une rencontre informelle des membres REDITEC Île-de-France, organisée à l’initiative de Julien Poussardin.
Treize personnes autour de la table : un chiffre qui, loin de porter malheur, a surtout porté chance à la richesse des échanges.
Dans une atmosphère conviviale et détendue, les discussions se sont engagées avec enthousiasme et sincérité. L’emploi, enjeu central de notre secteur, a naturellement occupé une place de choix : les difficultés de recrutement, l’attractivité de nos métiers, la place de l’apprentissage, la réforme récente des aides à l’alternance ou encore l’accès à la formation ont été largement débattus. Des témoignages concrets, parfois saisissants, sont venus éclairer ces échanges.
La question de la retraite progressive a également été abordée, envisagée non seulement comme une réponse à certains enjeux de fin de carrière, mais aussi comme un levier pour accompagner l’intégration et la montée en compétences des nouvelles générations.
Autre sujet de préoccupation partagé : la réduction des moyens alloués à nos structures. Elle se traduit de façon tangible par l’annulation de spectacles et une surcharge de travail de plus en plus lourde à porter – un constat lucide que plusieurs participants ont souhaité partager.
À l’issue de cette rencontre, le groupe a décidé de mettre en place un document collaboratif recensant les grilles de salaire du personnel technique intermittent dans les structures d’Île-de-France. Ce document est désormais disponible dans l’espace « Région IDF » sur le Foyer.
Un grand merci à celles et ceux qui étaient présents : François Dumont (TCI), Marc Labourguigne (Cergy), Guillaume Granval (Sartrouville), François Muguet-Nottet (Mogador – même s’il semble qu’il ne soit plus adhérent !), Nicolas Damien et Marc Mallia (La Villette), François Sallé (TGP), Roland Blin (Sénart), Christian Mazubert (Neuilly), Christophe Semichon (Cachan), Patrick Wetzel (Créteil) pour ces échanges aussi utiles que stimulants.
La prochaine rencontre est d’ores et déjà prévue : rendez-vous le 30 juin à 14h à la MAC de Créteil, à l’invitation de Patrick. Tous les membres REDITEC francilien·nes sont les bienvenu·es !

Région AURA

Les réunions Réditec AURA ont permis de faire un état des lieux des préoccupations du secteur du spectacle vivant en Auvergne-Rhône-Alpes, autour de quatre axes principaux : le recrutement, la transition écologique, les normes techniques, et la transformation numérique.
- Recrutement et formation
Le secteur rencontre de sérieuses difficultés de recrutement, notamment pour les postes permanents, en raison de la complexité des statuts hybrides, du manque de candidatures qualifiées et de la faiblesse des budgets de formation. Le recours aux intermittents est en hausse, mais ceux-ci cumulent moins d’heures, ce qui accroît les besoins en personnel. La réforme de 2016 complexifie le retour vers le régime d’intermittent, accentuant les tensions. France Travail propose un accompagnement pour améliorer la transparence du marché de l’emploi et la diffusion des offres. Une réflexion est aussi lancée autour du COEF Culture, contrat d’objectif emploi-formation, dont le devenir sera discuté lors d’une journée de travail le 30 juin.
- Transition écologique et énergétique
Face à la hausse des coûts des fluides et à l’urgence environnementale, la gestion énergétique devient une priorité. Un webinaire est organisé le 12 juin par AURA Spectacle Vivant pour sensibiliser les responsables de lieux de spectacle à une « culture énergétique » plus responsable, avec des conseils pratiques pour réduire la consommation. Ce virage écoresponsable rejoint aussi des interrogations plus larges sur l’aménagement du temps de travail et les valeurs portées par les structures.
- Techniques et normes
Les évolutions des normes de sécurité (notamment la norme NF EN 17 206 sur les niveaux SIL des machineries motorisées) exigent une montée en compétence rapide des équipes techniques. La formation est donc cruciale. D’autres questions pratiques sont abordées, comme la maintenance des cintres motorisés, la gestion des fiches techniques des compagnies dans un contexte budgétaire contraint ou encore l’organisation des démontages et prémontages qui impactent fortement les plannings et la charge de travail.
- Outils numériques et intelligence artificielle
Plusieurs expérimentations sont en cours sur l’usage de l’IA dans les structures : génération de contenus, synthèse de documents administratifs, automatisation de réponses au public, gestion documentaire et transmission du savoir interne. Si certains usages sont encore limités techniquement ou budgétairement, d’autres (comme l’automixage sonore ou la numérisation réglementaire) montrent un réel potentiel. L’enjeu reste celui de la vérification, de la confidentialité et de l’acceptabilité par les équipes.
- Actions collectives et entraide
Des échanges de matériel (ex. prêt de vidéoprojecteur), de prestataires (sécurité, protections auditives) et de bons plans (formation, recrutement) illustrent la solidarité entre les structures. Une enquête sur la charge de travail dans le spectacle vivant est lancée dans le cadre des Nuits de Fourvière pour nourrir les réflexions collectives, notamment lors de la rencontre du 16 juin.
Ces réunions témoignent d’un secteur en mutation, qui cherche à concilier contraintes économiques, transitions écologiques, innovations technologiques et bien-être au travail.
Par Sylvain Beguin
Région Nouvelle-Aquitaine

Un groupe bordelais constitué de Caroline ROBERT, Adrien JOLLIS, Vanessa LECHAT, Christophe QUIDU, Kevin GRIN, Jérôme FEVRE et Yvon TREBOUT.
Naturellement, des échanges de bonnes pratiques et de matériels ou de simples déjeuners ont lieu depuis plusieurs années. Au-delà de ces prémices, nous souhaitons dynamiser et ouvrir plus largement nos échanges vers nos collègues responsables techniques.
Entre février et avril, nous avons proposé 3 temps de présentation des métiers du spectacle vivant en lien avec France Travail Spectacle Nouvelle-Aquitaine auprès de jeunes de moins de 26 ans en recherche d’emploi. À l’issue de ces 3 temps, nous proposons des immersions dans nos lieux.
Le 1er à la Méca, le 27 février. Coordination par Vanessa Lechat à la Méca.
Le 2ème le 12 mars à L’Opéra National de Bordeaux. Coordination par Caroline Boulay — Visite de la scène et des ateliers costumes et accessoires. Une dizaine de présents.
Le 3ème le 8 avril au TNBA. Coordonné par Christophe Quidu qui a présenté les métiers du plateau et l’atelier décor à une vingtaine personne.
Par ailleurs, un rdv de travail a eu lieu pour créer des passerelles entre l’association régionale « Rénart » qui représente 170 responsables techniques néo-aquitains et Réditec. Un certain nombre d’adhérents sont actifs au sein des 2 associations.
Kevin Grin, DT du Glob Théâtre à Bordeaux participe aux séances d’ateliers Lapas/Réditec
Une rencontre sera proposée courant juin en Nouvelle-Aquitaine.
Par Yvon Trebout
Région Pays de la Loire

« Rendez-vous en X : 47.216671 Y : -1,55. DMS X: 47° 13′ 0.02 » Y : -1° 33′ 0″.
Se redessine dans l’Ouest un réseau actif de responsables techniques du spectacle vivant. Adhérents de Réditec ou pas. Avec une liste de diffusion de 96 personnes à ce jour. Le calendrier des prochaines réunions (quatre par an) est prêt jusqu’à mi 2026 ! Une règle : nous irons dans chacun des départements de la Région.
Les 10èmes Rencontres Réditec, c’est en septembre 2026 et c’est déjà demain.
L’objectif est connu : c’est à Nantes que vont se dérouler ces deux journées si importantes pour notre association (laquelle fêtera alors ses 20 ans). En Pays de la Loire on sait bien que ça n’est pas la tempête ou le vent qui sont en train de mettre à bas une si grande part du spectacle qu’on s’arc-boute à dire vivant.
Il y a beaucoup à faire pour ces Rencontres qui ne seront pas les nôtres, mais les vôtres : contenu, participants, logistique, invités, Actes « à suivre », lieux, repas, recherche de mécénat…
Il faut retenir un thème qui soit fédérateur, exprime le mieux possible les attentes, les besoins, trace des perspectives pour, outre un moment de convivialité, trouver un sens à nos quotidiens des plateaux et des ateliers. Notre Copil est en cours de création, la thématique retenue sera le fruit d’un maximum d’échanges, notamment sur le Foyer.
D’autres l’ont fait : Réditec affiche déjà 9 Rencontres à son compteur. Nous avons ces journées en partage. Avec Bérengère Naulot, Samuel Gohaud, Ronan Berthomé et Nicolas Nacry, nous formons « Le Club des 5 » qui s’emploie à rassembler des énergies, des expériences. Le relais passe de mains en mains. Il en faut beaucoup pour applaudir celles et ceux qui se dressent pour la Culture.
Par Régis Vasseur