BLABLATEC


Intervenante : Esther Nissard, directrice technique adjointe du Théâtre National de Strasbourg (TNS), partage son expérience sur la mise en place d’un bilan carbone au sein de l’institution.
1 – Présentation du TNS
Le TNS est un établissement public industriel et commercial (EPIC), sous tutelle des ministères de la Culture et des Finances.
Il a une mission de service public avec des missions pédagogiques et artistiques.
Le TNS abrite une école nationale d’art dramatique avec environ 50 élèves par promotion.
L’activité sur la saison 2024-2025 représente 18 spectacles, 151 levers de rideaux et 238 dates de tournées.
Le TNS dispose de quatre sites, incluant salles de spectacle, atelier de décors et entrepôt de stockage.
2 – Le contexte du Bilan Carbone
2023 est l’année de référence, marquée par un changement de direction.
Le TNS a été accompagné par un organisme pour réaliser son premier bilan carbone avec pour objectifs de répondre aux injonctions réglementaires et étatiques, notamment les accords de Paris, le décret tertiaire et le plan France Relance 2030.
3 – Démarche et accompagnement
Le TNS a participé à une promotion climat avec d’autres structures de spectacle vivant.
Un accompagnement a été également mis en place avec des sessions régulières sur quatre mois, incluant coaching et partage d’expériences et une plateforme basée sur l’ADEME a pu être utilisée pour traduire les activités en émissions de CO2.
4 – Défis et réalisations
Les difficultés rencontrées :
– récolter des données fiables ;
– embarquement des équipes ;
– gestion des injonctions contradictoires.
Les réalisations :
– isolation des salles ;
– passage à la LED ;
– raccordement au chauffage urbain ;
– végétalisation des toits.
Les formations :
– sensibilisation des équipes ;
– intégration de l’écoconception dans les projets.
5 – Réglementations et obligations
– Accords de Paris : participation à la limitation du réchauffement climatique ;
– Décret tertiaire : réduction progressive de la consommation énergétique ;
– Plan France relance 2030 : subventions pour des travaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre ;
– CACTE : Cadre d’Action et de Coopération pour la Transformation Energétique.
6 – Les actions concrètes
– Énergie : gestion fine du chauffage et de la climatisation ;
– Mobilité : questionnaires sur les déplacements des publics et du personnel ;
– Écoconception : formation des scénographes et ateliers à la modularité des décors et costumes ;
– Achats : clauses contraignantes pour l’écoresponsabilité dans les marchés publics ;
– Communication : réduction du poids des vidéos et utilisation d’hébergeurs verts.
Conclusion et perspectives
Une feuille de route a été établie pour définir un plan d’action afin de réduire l’empreinte carbone d’ici 2026.
Des outils collaboratifs vont être créés pour récolter les données et faciliter les futurs bilans.
Le TNS souhaite établir une stratégie climat en tant qu’établissement et s’engage à valoriser la mission RSE et à clarifier les rôles des personnes impliquées.
Questions-Réponses à la fin du Blablatec :
Quelle était la participation des structures ?
– Diverses structures ont participé à la formation, chacune avec des défis spécifiques
– Les 10 structures : Zénith de Toulouse / Maison de la danse, Lyon / Théâtre Michel, Paris / Théâtre du Point du Jour, Lyon / Ballet / Malandain, Biarritz / L’Equipée, Drôme / Via Danse, CCN Belfort / Art Point M, Roubaix / TNS
Y a-t-il des formations obligatoires ?
Les dirigeants et dirigeantes de structures subventionnées seront formé-e-s aux enjeux écologiques dès 2025.
Esther met l’accent sur l’importance du partage des bonnes pratiques et des outils entre structures.
Merci à tous les participantes et participants et bonne continuation aux structures entamant leur démarche de bilan carbone.

Animateur du Blablatec : Ronan Berthome
Présentation du registre de sécurité dématérialisé.
Objectif : travailler sur le registre de sécurité des matérialisés et présenter les solutions logicielles existantes.
Intervenants :
- Registredesecurité.com : solution basée en Vendée ;
- Battifire : solution basée à Lyon.
Avantages des solutions dématérialisées :
- Accessibilité multi-sites et multi-utilisateurs ;
- Suivi des interventions, contrats, et observations ;
- Génération de synthèses pour les commissions de sécurité.
Présentation de Regissecurite.com par Astrid
1 — Caractéristiques :
- Solution full web en mode SaaS ;
- Accessible sur n’importe quel appareil avec une connexion Internet ;
- Multisites et multi-utilisateurs ;
- Application mobile pour la signature des prestataires.
2 — Fonctionnalités :
- Tableau de bord personnalisable ;
- Gestion des activités, prestataires, matériels, et interventions ;
- Géolocalisation et QR code pour l’accès mobile ;
- Extraction des observations des rapports.
3 — Tarifs :
- Licence selon la catégorie du site (75 à 600 euros HT/an) ;
- 20 euros par site et par module supplémentaire ;
- Formation obligatoire de 4 heures.
Présentation de Battifire par Emmanuel Fénéon
1 — Historique :
- Création par Jérôme Pochard en 2007 ;
- Collaboration avec les SDIS pour la digitalisation des registres de sécurité.
2 — Caractéristiques :
- Solution freemium avec application gratuite pour la connexion aux secours ;
- 28 départements SDIS partenaires ;
- Couverture de divers types de bâtiments.
3 — Fonctionnalités :
- Veille réglementaire intégrée ;
- Traitement des documents par intelligence artificielle ;
- Gestion centralisée et collaborative.
4 — Tarifs :
- Module de secours gratuit ;
- 9 euros HT/mois par bâtiment pour les adhérents (engagement de 24 mois) ;
- Formation à 910 euros HT pour 5 personnes.
Intervention du Lieutenant-Colonel Rieu
Le colonel nous livre son retour d’expérience sur la dématérialisation des registres de sécurité.
1 — Avantages :
- Préparation à l’avance des visites de sécurité ;
- Accès aux documents en format PDF ;
- Suivi des prescriptions et des observations.
2 — Perspectives :
- La dématérialisation est l’avenir, bien que non obligatoire réglementairement ;
- Importance de la préparation et de l’accès aux documents pour les commissions de sécurité.
Questions/Réponses
Questions sur la gestion du matériel : possibilité de paramétrer des champs personnalisés.
Questions sur la double saisie des rapports : pas de doublon, possibilité de connexion avec des plateformes comme Bureau Veritas.
Questions sur l’intégration avec des agendas : pas d’intégration actuelle avec Outlook, mais prévue à l’avenir.
Conclusions
- Importance de la dématérialisation pour gagner du temps et éviter la perte d’informations ;
- Solutions économiquement acceptables pour le service rendu ;
- Possibilité de négocier des tarifs préférentiels pour les adhérents.
Ronan et Laurent remercient les intervenants et participants et participantes et vous invitent à consulter les liens des solutions présentées.
Les sites :

Valentina Bressan, ancienne directrice technique adjointe de l’Opéra de Paris, a partagé son expérience et ses réflexions sur le développement durable dans le secteur culturel. Elle a abordé plusieurs thèmes clés, notamment la gestion des déchets, l’impact environnemental et les stratégies pour intégrer des pratiques durables dans les institutions culturelles.
1 — Contexte et expérience personnelle
Valentina a commencé par décrire son parcours professionnel, notamment son rôle à l’Opéra de Paris où elle a été confrontée à des quantités massives de déchets, notamment des chutes de bois, des rouleaux de bullpack et des gobelets en carton. Elle a souligné l’ampleur des déchets produits par l’institution, équivalant à plusieurs terrains de football et à la hauteur de six tours Eiffel en carton recyclable.
2 — Problématiques environnementales
Valentina a mis en lumière plusieurs problématiques environnementales majeures :
– La production de plastique : malgré une prise de conscience, la production mondiale de plastique continue d’augmenter.
– Le transport aérien : le secteur du transport aérien ne cesse de croître, contribuant significativement aux émissions de CO2.
– L’économie circulaire : elle a noté une diminution de l’économie circulaire, passant de 9,1 % en 2018 à 7,2 % en 2023, en raison d’une croissance continue de la production et de la consommation.
3 — La « Grande Accélération »
Valentina a introduit le concept de la « Grande Accélération », qui décrit l’augmentation exponentielle des activités humaines depuis 1950, corrélée à une dégradation environnementale similaire. Elle a souligné l’importance de comprendre cette dynamique pour aborder les défis environnementaux actuels.
4 — Les limites planétaires
Elle a exposé les neuf limites planétaires définies par Johan Rockström, soulignant que six de ces limites ont déjà été franchies. Elle a également mentionné l’importance de la biodiversité et des écosystèmes pour la santé humaine et planétaire.
Valentina tient à rappeler pourquoi elle expose la situation actuelle :
– Prise de conscience : elle souhaite éveiller les consciences sur l’urgence et la gravité des défis environnementaux auxquels le secteur culturel et la société en général sont confrontés. Elle souligne que sans une compréhension profonde de ces enjeux les actions entreprises risquent d’être inefficaces ou contre-productives ;
– Changement de paradigme : elle insiste sur la nécessité d’un changement radical de paradigme. Le modèle actuel de croissance infinie dans un monde aux ressources limitées est insoutenable. Elle met en lumière l’importance de repenser nos modes de consommation, de production et de gestion des ressources ;
– Transformation des récits : Valentina souligne l’importance de transformer les récits et les normes sociales. Le secteur culturel a un rôle crucial à jouer dans cette transformation, en influençant les perceptions et les comportements à travers l’art et les expériences sensorielles ;
– Action immédiate : Elle appelle à une action immédiate et concertée pour réduire l’impact environnemental et amplifier l’impact positif des institutions culturelles. Cela inclut des transformations transparentes, comme l’adoption de menus végétaliens et des transformations offensives, comme la révision des pratiques de production et de consommation ;
– Collaboration et innovation : enfin, elle met en avant la nécessité de la collaboration et de l’innovation pour relever ces défis. Les institutions culturelles doivent travailler ensemble, partager les ressources et les connaissances et innover pour trouver des solutions durables.
En résumé, Valentina expose la situation actuelle pour sensibiliser, inspirer un changement profond et immédiat et encourager une action collective et innovante pour un avenir durable.
5 – Stratégies pour le secteur culturel
Valentina a proposé plusieurs stratégies pour le secteur culturel :
– Réduire l’impact négatif : elle a insisté sur la nécessité de réduire rapidement et immédiatement l’impact environnemental des institutions culturelles ;
– Amplifier l’impact positif : elle a souligné l’importance d’amplifier l’impact positif des institutions culturelles sur la société, notamment en transformant les normes sociales et en influençant les comportements.
Exemples concrets
– L’alimentation : proposer des produits bio, locaux…
– La mutualisation des ressources : elle a cité l’exemple de la ressourcerie culturelle de Nantes, qui mutualise les ressources entre différents festivals et événements, réduisant ainsi les coûts et l’impact environnemental ;
– Les transformations transparentes : elle a donné l’exemple de l’alimentation végétalienne et biologique dans les buvettes et les contrats de partenariat, qui n’ont pas d’impact sur la qualité de l’activité principale, mais réduisent significativement l’impact environnemental.
6 — Changement de discours dans le milieu culturel
Valentina a souligné l’importance cruciale de changer le discours dans le milieu culturel. Elle a expliqué que le secteur culturel doit non seulement réduire son impact environnemental, mais aussi amplifier son impact positif sur la société. Elle a insisté sur le fait que les institutions culturelles doivent devenir des actrices clés dans la transformation des normes sociales et des récits.
Elle a donné l’exemple de l’Opéra de Paris, où elle a proposé de créer un menu végétalien préparé par un chef étoilé pour le restaurant d’entreprise. Bien que cette idée ait été rejetée par la direction, elle a souligné que cela aurait pu avoir un impact significatif sur la perception de l’alimentation végétalienne et sur la réduction de l’impact environnemental.
Valentina a également mentionné l’importance de la collaboration avec les artistes et les scénographes pour intégrer des pratiques durables dès le début des projets. Elle a souligné que les artistes ont un rôle crucial à jouer dans la transformation des récits et des normes sociales.
Conclusion
Valentina a conclu en insistant sur la nécessité d’une révolution culturelle dans le secteur culturel, intégrant des pratiques durables et transformant les normes sociales. Elle a souligné l’importance de la collaboration et de l’innovation pour relever les défis environnementaux actuels.