Rendez-vous à l’Opéra Paris Bastille
En juin 2023 le comité de pilotage des 9èmes rencontres a proposé aux adhérentes et adhérents de Réditec le choix entre trois thématiques pour les rencontres qui se tiendront le 30 septembre prochain à l’Opéra de Paris. Face à « l’emploi, la formation, l’attractivité » et « le développement durable dans le spectacle vivant », c’est finalement « Cadre(s) de direction(s), le périmètre de la direction technique » qui a été plébiscité à plus de 75% des votants.
Comme le dit Chloé Langeard dans sa présentation du sujet, cette thématique fait suite aux questionnements que nous nous sommes posés sur « nos métiers de demain et après-demain » et sur « tous managers » lors de nos précédentes rencontres et conclut ainsi un cycle de réflexions en forme de triptyque sur la dimension métier. Ce plébiscite et cette volonté collective d’approfondir nos réflexions sur ces sujets traduisent une véritable préoccupation et des questionnements profonds à la fois sûr la place des directions techniques dans le projet artistique mais aussi dans le projet d’établissement et en miroir sur les conditions de travail qui vont de pair avec le management de la prévention des risques. Nous abordons donc pour ces nouvelles rencontres Réditec une thématique complexe, à multiples facettes, dépassant même notre strict univers technique. A l’heure où le contexte socio-économique de notre secteur et l’environnement politique de notre pays paraissent de plus en plus mouvants et fragiles, à l’heure où les mutations technologiques avancent à grand pas dans un contexte difficile de réchauffement climatique, il nous semble important de consolider ainsi nos réflexions sur nos positionnements, notre périmètre dans les établissements privés ou publics, entre nos charges et nos responsabilités.
Réditec, qui compte à ce jour 380 membres, connaît une véritable dynamique grâce à son Foyer et à ses commissions thématiques nationales et rayonne grâce à ses multiples interventions, colloques, tables rondes et parutions. Réditec est donc écoutée mais aussi appelée pour participer à plusieurs travaux initiés par les tutelles, les institutions et les partenaires. Ces 9èmes rencontres seront donc un moment phare de nos activités. Elles seront aussi l’occasion de nous retrouver ensemble autant pour réfléchir collectivement que pour partager des moments conviviaux autour d’un déjeuner et d’un pot de clôture.
Venez donc nombreux et inscrivez-vous au plus vite !
Au nom de Réditec, je tiens à remercier Christopher Miles, directeur général de la DGCA et Sophie Zeller Directrice générale adjointe de la DGCA pour leur soutien indéfectible.
Un immense merci à Alexander Neef, directeur général de l’Opéra de Paris, ainsi qu’à Valentin Essrich, directeur technique de l’Opéra de Paris, pour leur accueil et la mise à disposition de leurs salles.
Une spéciale dédicace à Frédéric Vandromme, Régisseur général de l’Opéra de Paris et membre de Réditec, qui a nous permis de rencontrer Valentin Essrich et a facilité notre formidable collaboration.
Un grand merci au Comité de pilotage Réditec Ile-de-France des 9èmes, qui a œuvré durant toute l’année pour que ces 9èmes rencontres soient réussies. Merci Julien, Raphaël, Patrice, Adrien, Guillaume …
Enfin un immense merci à tous nos partenaires fidèles qui ont su répondre présents en nous soutenant et sans lesquels ce rendez-vous si important pour nous n’aurait pu se faire.
Je vous dis donc « toutes et tous au 30 septembre, à l’Opéra de Paris Bastille.
Jean-Rémi Baudonne – Président
Dessiner
la recomposition des identités professionnelles
Dans la poursuite des 7èmes et 8èmes rencontres professionnelles portant sur l’évolution des métiers de l’encadrement technique et des compétences managériales associées, les 9ème rencontres intitulées « Cadre(s) de direction(s). Périmètres de la direction technique ? » se proposent d’interroger les « territoires professionnels » des cadres techniques, territoires visibles en particulier à travers les frictions interprofessionnelles. Ceux-ci se recomposent à l’épreuve du New Public Management auquel le secteur culturel n’échappe pas – au même titre que dans le secteur du social, de la santé, de l’enseignement supérieur ou encore de l’économie sociale et solidaire.
Rationalisation et externalisation de la production, planification et optimisation du temps de travail, managérialisation et évaluation des organisations et des projets, autant d’injonctions visant la performance et qui transforment de fait les contours et contenus des métiers, toujours au regard de l’évolution des autres métiers, en l’occurrence les cadres artistiques et administratifs. Car si l’enjeu premier des professionnels reste celui de l’autonomie dans le travail, celle-ci est le résultat des recompositions des rapports entre groupes professionnels, en particulier entre cadres « métier » disposant d’une expertise technique et cadres « gestionnaires ». En effet, si la managérialisation de la fonction des cadres techniques leur confère des responsabilités accrues, y compris en termes de conditions de travail et prévention des risques professionnels, elle entraîne chez beaucoup un éloignement du terrain et tend à renforcer l’ambivalence de leur position, entre gestion des équipes et relais de la direction. Cette position ambivalente renvoie à celle des « middle managers », cadres intermédiaires situés à l’interface des directions et des équipes de terrain, position qui en fait des vecteurs privilégiés de la managérialisation des organisations.
Toutefois, il serait réducteur de vouloir homogénéiser la fonction des cadres techniques, qui s’ils partagent une même mission d’accompagnement des projets artistiques et/ou d’équipements, font face à des réalités d’exercice extrêmement hétérogènes selon les contextes territoriaux, organisationnels, le genre ou encore les générations professionnelles. Ainsi, le métier de directeur technique, majoritairement masculin, connaît de substantielles transformations avec l’arrivée de nouvelles générations plus diplômées sur le marché et une féminisation croissante et s’éloigne d’une expertise technique sur laquelle la légitimité du métier s’est construite. Les compétences gestionnaires tendent à prendre le pas sur l’expertise technique qui constituait initialement le socle de la culture de métier. De même, l’essor des formations spécialisées en direction technique a contribué depuis une quarantaine d’années à la diffusion de savoirs managériaux et à la professionnalisation de ces cadres en transformant sensiblement les modes d’accès à ces métiers. Ces 9èmes rencontres seront ainsi l’occasion de « dessiner » la recomposition des identités professionnelles à l’œuvre, sans pour autant négliger les diverses manières d’exercer ces métiers.
Chloé Langeard – Sociologue – Maitresse de conférence à l’université dAngers
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