TOUR D’HORIZON

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Les dixièmes Rencontres Réditec : transitions en perspective

Les dixièmes Rencontres Réditec se tiendront à Nantes, les 28 et 29 septembre 2026. L’événement coïncidera avec les vingt ans de l’association, qui fédère depuis deux décennies les responsables techniques du spectacle vivant. Ce double anniversaire sera l’occasion de réfléchir, ensemble, à l’évolution d’un métier placé au cœur des mutations du secteur culturel.

Un projet né dans un contexte de relance

L’idée d’organiser les dixièmes Rencontres à Nantes est née dès 2024, alors que la neuvième édition n’était pas encore terminée. Après Strasbourg, Lyon et Paris, la dynamique nantaise s’est imposée naturellement : un tissu professionnel dense, une forte implication des adhérents, et un calendrier favorable, marqué par la réouverture du théâtre Mixt après plusieurs années de travaux. Autant de signaux qui ont convaincu le bureau national de Réditec de confier à Nantes la préparation de cette édition.

Le projet a pris forme quelques mois plus tard, dans une atmosphère conviviale. Au soir de l’assemblée générale 2025, autour d’un dernier verre, cinq responsables techniques du Grand Ouest décident de se lancer dans l’aventure. Ainsi naît le « Club des cinq » : Bérengère Naulot, Ronan Berthomé, Samuel Gohaud, Nicolas Nacry et Régis Vasseur.

Deux priorités sont fixées :

  • réactiver le réseau régional des responsables techniques, au-delà des seuls adhérents Réditec ;
  • Préparer les dixièmes Rencontres en créant une dynamique collective à l’échelle de tout le Grand Ouest, cette fois-ci avec les adhérents de Réditec.

Réactiver le réseau de l’Ouest

Le premier objectif est rapidement atteint.
Avant Noël 2024, une soixantaine de professionnels des Pays de la Loire — adhérents ou non de Réditec — se retrouvent à Nantes.

Ces retrouvailles ont valeur de relance. L’activité dans la région, pourtant historiquement forte, s’était essoufflée, malgré un taux d’adhésion important. L’effet isolé des responsables et du temps qui nous manque.  A cette occasion a été communément décidé que Réditec serait le moteur légitime des réunions et des temps d’échanges.

Le groupe décide alors d’organiser quatre rencontres annuelles, une par département, mêlant visites de lieux culturels, repas partagés et échanges de pratiques.

Ces journées sont ouvertes à tous. Leur vocation : retisser des liens professionnels dans un contexte marqué par une contraction budgétaire sans précédent. Les coupes opérées par le Conseil régional des Pays de la Loire — près de 73 % sur la culture — pèsent lourdement sur les établissements, les compagnies et les intermittents.
Face à cette réalité, les discussions s’orientent autant vers les difficultés de gestion que vers le besoin d’entraide, de dialogue et de mutualisation.

Les réunions, à Nantes, Angers, La Roche-sur-Yon ou au Mans, s’inscrivent désormais dans la durée. « Se voir, échanger, construire » : le mot d’ordre guide cette réactivation du réseau, dans un esprit de coopération plus que d’appartenance.

Lancement du comité de pilotage

Dans le même temps, la préparation des Rencontres 2026 s’organise. Après des temps d’échanges avec le réseau de l’Ouest, nous proposons cette fois-ci aux membres de Réditec qui désirent participer aux rencontres de faire une séance de travail.
 Le 2 mai 2025, un premier atelier de travail est animé par Mickaël Le Tohic, designer et médiateur, connu pour ses méthodes de co-construction. L’objectif : poser un cadre de gouvernance et définir les lignes directrices du projet.

Très vite, une évidence s’impose : le thème des transitions.Transition écologique, sociale, technologique, économique ou institutionnelle : toutes ces dimensions traversent désormais le quotidien des responsables techniques.
 Entre injonctions environnementales, évolution des modèles économiques, mutations des métiers et nouvelles attentes sociétales, la profession est à la croisée des chemins.
 C’est cette place singulière — entre les artistes, les décideurs et les réalités du terrain — que les Rencontres souhaitent interroger.

Après une validation conjointe du Copil et du conseil d’Administration, un post a été lancé sur le Foyer pour recueillir les impressions et suggestions des adhérents. Ce post est toujours accessible. 

Une organisation collégiale, structurée et évolutive

Pour mener à bien ce projet, un comité de pilotage (COPIL) s’est constitué, composé aujourd’hui d’une quinzaine de membres.
Il se réunit chaque mois pendant quatre heures, dans une ambiance studieuse mais conviviale, pour suivre l’avancement des chantiers, ajuster les plannings et partager les retours des différents groupes de travail.

Le COPIL s’est structuré autour de quatre pôles complémentaires :

  • Comité éditorial : chargé des contenus, de la modération et de la rédaction des actes. Il est animé par Régis Vasseur, Nicolas Nacry, Nicolas Le Bodic, Ronan Berthomé et Bérengère Naulot. Ce comité est ouvert à l’ensemble du COPIL : tout adhérent ou collègue intéressé peut y contribuer ponctuellement ou de manière suivie. Les personnes citées en assurent la coordination et garantissent la continuité du travail
  • Administration : gestion budgétaire, juridique et logistique contractuelle, assurée par Patrick David et Ronan Berthomé. Suivi Bureau : Yvon Trébout
  • Partenariats et communication : coordination avec les mécènes, partenaires institutionnels et presse, menée par Samuel Gohaud, Nicolas Le Bodic et Romain Carrier. Un rétroplanning précis a été élaboré pour anticiper les supports de communication, notamment les flyers des JTSE et les supports de diffusion.
    Suivi communication : Fany Souville
  • Production et coordination : pilotage logistique, réservation des lieux, gestion des temps conviviaux et de la technique, confiée à Bérengère Naulot, Franck Jeanneau, Jérôme Marpeau et Gwenn Carrier.

Tous ces pôles fonctionneront en inter-relation, avec la possibilité pour d’autres membres de rejoindre le comité au fil de la préparation.

Régis Vasseur en assure la coordination générale. Véritable boussole du collectif, il veille à ce que chaque pôle avance dans les temps, que les échanges restent fluides et que la cohérence du projet soit préservée.

Deux jours pour penser les transitions

Les dixièmes Rencontres s’étendront pour la première fois sur deux journées complètes, les 28 et 29 septembre 2026.

Un choix collectif, motivé par la frustration exprimée lors des éditions précédentes : l’intensité des échanges laissait peu de place au recul et à la convivialité.

Cette fois, le temps sera pris. Deux jours pour se rencontrer, débattre, visiter, confronter les points de vue et prolonger les discussions dans un cadre plus détendu. Le format double permettra aussi d’explorer deux lieux distincts, porteur chacun d’une réflexion sur les transitions à l’œuvre dans le secteur culturel et urbain.

Jour 1 : Mixt, un théâtre en mutation

Le premier jour se déroulera à Mixt, lieu emblématique du spectacle vivant nantais, né de la fusion du Grand T et de la  Maison de la Danse Loire-Atlantique, Mixt a connu une restructuration complète de ses espaces et de son mode de gouvernance.

Le projet, piloté par le département de Loire-Atlantique, s’inscrit dans une démarche ambitieuse : fusionner deux entités historiques — la Maison de la Danse et le Grand T, théâtre départemental — pour créer un nouvel ensemble cohérent et ouvert.

Après plus de deux ans de travaux, Mixt rouvrira avec une grande salle restaurée et une nouvelle petite salle, des espaces mutualisés,un grand parc ouvert sur le quartier…

Cette transformation illustre à la fois les enjeux artistiques et institutionnels du moment : repenser les modèles, mutualiser les moyens, inventer des formes d’organisation plus horizontales.

Mixt incarne ces transitions : un lieu réinventé, à la croisée des pratiques et des disciplines, qui interroge le rapport entre création, gestion et politique publique.
 C’est là que s’ouvriront les Rencontres, dans un théâtre symboliquement en transition, tout juste rouvert au public.

Jour 2 : Les Halles 1 & 2, laboratoire des transitions urbaines

Le deuxième jour se tiendra aux Halles 1 & 2, au cœur du quartier de la création, sur l’île de Nantes.
Ce site, piloté par la SAMOA (Société d’Aménagement de la Métropole Ouest Atlantique), symbolise la transformation urbaine de Nantes depuis près de vingt ans.

La SAMOA a pour mission de repenser la ville autour des défis contemporains et d’ accompagner les industries culturelles et créatives dans leurs transitions.
Les Halles 1 & 2 sont devenues un pôle d’activités et d’innovation à la croisée de plusieurs filières : design, architecture, spectacle vivant, start-up, et tiers-lieux culturels.
Ce sont des espaces où se mêlent entrepreneurs, artistes, étudiants et artisans, dans une logique d’open innovation et de coopération interdisciplinaire.

En accueillant les Rencontres Réditec, la SAMOA prolonge cette mission : créer du lien entre les acteurs culturels et les porteurs de projets urbains, interroger la place des métiers techniques dans les transitions sociales et environnementales.
Les participants pourront ainsi découvrir le quartier de la création, un site en constante évolution, qui illustre concrètement la manière dont la ville et la culture s’inventent ensemble.

Un ancrage local, une portée nationale

Les organisateurs souhaitent que ces Rencontres soient à la fois ancrées localement et ouvertes nationalement.
 Le tissu économique et culturel des Pays de la Loire sera pleinement mobilisé : entreprises du secteur (prestataires, constructeurs, éditeurs, bureaux d’études), écoles et formations techniques, acteurs de l’édition et des salons professionnels, la région nantaise est dotée de nombreux acteurs du spectacle vivant et de l’événementiel.  L’objectif : favoriser les rencontres entre partenaires, institutions et adhérents, tout en valorisant la richesse et la compétence des structures du territoire.

Cet ancrage local s’inscrit dans la philosophie de Réditec : articuler réflexion collective et réalités de terrain, permettre à la technique de redevenir un levier de création, de transmission et d’innovation.

En marche vers 2026

À moins d’un an de l’échéance, les grandes lignes sont désormais posées. Les groupes de travail poursuivent la construction du programme : tables rondes, ateliers, visites et moments d’échanges. Chaque réunion mensuelle du COPIL consolide un peu plus le cadre, ajuste les orientations et affine la cohérence d’ensemble.

L’esprit, lui, reste inchangé : collégial, exigeant, mais sans formalisme excessif.
On y discute, on partage, on rit aussi — car la convivialité demeure une composante essentielle du projet, à l’image de la profession qu’il rassemble : rigoureuse, ancrée dans le réel, mais profondément humaine.

Les dixièmes Rencontres Réditec ne se veulent ni commémoration ni célébration.
Elles s’inscrivent dans une continuité : celle d’une communauté de professionnelles et de professionnels qui, à travers son savoir-faire et ses responsabilités, accompagne chaque jour les mutations du spectacle vivant.
En réunissant à Nantes, en 2026, les acteurs techniques venus de toute la France, Réditec entend créer un espace de travail collectif, ouvert et concret, où les enjeux de transition pourront se penser autrement — à partir des pratiques, des expériences et des réalités du terrain.

Deux jours, donc, pour observer, débattre et construire ensemble.

Un rendez-vous attendu, lucide et généreux, fidèle à l’esprit de Réditec : faire réseau, partager le sens du métier et garder le cap.

Bérengère Naulot

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